Conjurer l'angoisse

Lorsque l’enfant paraît…. C’est comme une évidence, une présence qui grandit, envahit et déborde, parfois efface un peu de tout le reste et parfois un peu plus. C’est aussi cette angoisse de le perdre de vue, de le laisser aller un peu plus loin, au-delà de sa main, au-delà de ses soins. Laisser vivre l’enfant, c’est permettre le flou, c’est accepter le mur, c’est laisser la distance aller à l’horizon, là on le regard renonce. Où le regard alors, redoute, s’inquiète, espère une silhouette. Et fête les retrouvailles. En traquant les reflets, les ombres et les contours, les traces et les sillages de mes enfants, c’est un peu leur présence que je veux dessiner, arrachée au présent pour aller à demain en conjurant l’angoisse.